Sabbat de Lughnasadh
Fête des moissons 1er Août connu sous le nom du sabbat de Lughnasadh

Bonjour mes Lumineuses et Lumineux,

Ce jour, nous célébrons le Sabbat de Lughnasah, connu sous le nom de « Lammas« , qui est un des sabbat majeurs dans la roue de l’année. Il est célébré autour du 1er août dans l’hémisphère nord. Il fait partie des trois « fêtes des Moissons » (Lughnasdh la première, Mabon la deuxième et Samhain la troisième).

C’est un moment charnière entre les énergies estivales descendantes et ascendantes de l’automne approchant. Ce sabbat s’esquisse entre le sabbat de Litha/solstice d’été et l’équinoxe d’automne, Mabon.

Lughnasadh amorce le chemin de la transformation. Regardons les changements dans la nature. Voyez-vous les premières feuilles des arbres jaunirent puis tombées ? Ces métamorphoses s’opèrent également en nous, nous récoltons les premiers fruits et l’abondance de notre travail, de nos actions. Nous sommes à un moment décisif ! Nous récoltons et devons penser à entamer le prochain cycle.

Mais Lughnasadh porte également d’autres noms à travers les différents siècles et civilisation tels que « Lammas« , »Lughnasa« , “Lúnasa”, « Fête des Moissons« , « Fête du Pain » « Lùnasdal« , « Manx Launistyn« .

Champs de blé avant moissons au sabbat de Lughnasadh

Petit point historique

Le sabbat de Lughnasadh provient du vieux gaëlique signifiant “Assemblée de Lug”. Lugh est dans la mythologie celtique, le fils de la Déesse Tailtiu. Le Dieu Lugh est le Dieu de la Lumière, du Savoir, des Arts, des Techniques, de la Terre, du Monde Souterrain, du Pouvoir, du Droit et de la Souveraineté. Les historiens et archéologues ont découvert au fil des siècles, la légende selon laquelle, Lugh aurait dédié ce sabbat à sa mère, la Déesse Tailtiu qui s’est épuisée à rendre les vastes forêts irlandaises en plaines cultivables et en serait morte. Cette légende est attestée depuis l’Antiquité Celtique, en Irlande, dans la Bretagne insulaire et continentale.

Dieu Lugh gravé dans la pierre en Irlande
  • Chez les Celtes, ce sabbat rimait avec réunions, rassemblements. La justice était une des notions très importantes. Ils profitaient de Lughnasadh pour résoudre les contentieux et honorer leurs dettes. Les archéologues et celtnologues ont retrouvé en Gaule (La France actuelle) d’après les historiens antiques, que le début du mois d’août était une période sacrée. Lorsque l’Empire Romain a romanisé la Gaule, les Gaulois eurent pour habitudes de se réunir à Lyon, ville dédiée à Lugh. On décomptait alors soixante délégués envoyés par chaque cité gauloise. Les Romains ont perpétué cette tradition en permettant aux différentes villes gauloises de se réunir dans cette Assemblée des Gaules afin de délibérer en rendant la justice, transmettre des doléances. Cette assemblée servait par la même occasion à célébrer l’Empereur Romain, dirigeant suprême de l’Empire qu’isls avaient fait entrer dans le panthéon gaulois en temps que déité principale.

Mais Lughnasadh était avant tout une fête liée à la récolte, à la Terre-Mère. De nombreux mariages, voeux et commerces étaient de la fête. A l’image du Dieu Lug, ce sabbat célèbrait les récoltes. Les Celtes remerciaient la Terre, des mets spéciaux avec les premières récoltes étaient préparés. En Irlande, ils sacrifiaient du bétail à Lugh en remerciement pour la prospérité, l’abondance afin de s’assurer que les futures récoltes seraient fructueuses. Ce sabbat était également dédié aux commerces. Des traces d’immenses foires en Irlande ont été retrouvées car Lugh était aussi le Patron des commerçants, des voyageurs. Des jeux (courses de chevaux, lutte…) bardes et poètes transmettaient leur savoir, histoires sur le monde.

Chez les Celtes, les différences de classes et entre hommes et femmes n’existaient pas. L’équité était au coeur de leur civilisation. Lughnasadh servait ainsi à la répartition des produits de la collectivité, une part des récoltes, vivres, bétails était donné au moins riches afin de leurs permettre de vivre dignement. Les Celtes avaient pour principe que pour recevoir la richesse, l’abondance, il fallait la partager, ils semaient pour récolter. Des traces écrites de rituels ont été retrouvées au XVème siècle, notamment celui de tourner autour d’une fontaine dans le sens du soleil afin d’apporter prospérités et bonne santé dans le foyer.

Fête du pain pendant le sabbat de Lughnasadh

Lors du sabbat donné en l’honneur de Lugh, les Celtes célébraient le roi dans son rôle de guide, de garant des lois et de la paix du Royaume. Les chefs bagarreurs avaient l’obligation de se rendre aux célébrations de paix, de retrouvailles, de convivialité données par le Roi sans armes. Une trêve était observée pendant les festivités. On retrouve par exemple en Irlande, des rites, usages de ces festivités.

  • Après la romanisation des peuples celtes et l’expansion du christianisme, les célébrations de Lughnasadh ont disparu du continent. Tout ce qui était païen n’était plus autorisé. Mais en Irlande, les traditions résistaient et par conséquent, Saint Patrick et d’autres hommes d’église ont christianisé les fêtes celtiques en épurant toute signification païenne. Le Lughnasadh celtique disparut au VIème siécle de notre ère. Lugh fût remplacé par Saint Patrick en Irlande et Saint Maël Ruba en Ecosse. On parla alors du christianisme celtique qui assimilât les traditions païennes celtiques dans les textes du XVIIIème siècle.
  • En 1962, la journaliste et folkloriste, Màire MacNeill, étudia dans sa thèse, l’Antique Lugnasad et ses rites. Elle partit des origines celtiques à la persitance de cette fête dans l’Irlande chrétienne. Elle décomptât 195 sites où des célébrations avaient lieu entre le 1er août et le 7 août. La montagne de Croagh Patrick lors du Reek Sunday (dernier dimanche de juillet) est un parfait exemple car des milliers de pèlerins affluent pour la gravir, et déposer des offrances. Ce rite fût déjà attesté dans les écrits irlandais du XVème siècle. D’autres rémanécences persitent telles que les foires du comté de Clare et de Kerry.

Les célébrations modernes.

  • Au XIXème siècle après avoir été oublié et dénué de toute signification païenne, Lughnasadh ressurgit avec la redécouverte du paganisme en Angleterre. L’on retrouve la formation de mouvements néodruidiques en Angleterre, au Pays de Galle et en Bretagne.
femme néo-païenne dans champ de blé pour Lughnasah
  • A la même période aux Etats-Unis, dans les années 1800, Gérard Gardner créa un mouvement religieux américain néo-païen reprenant des croyances telles que le chamanisme, le druidisme, les mythologies gréco-romaine, slave, celtique et nordique nommé, la Wicca ou le Wiccanisme. Le sabbat de Lughnasadh est de nouveau, célébré.
Festival de Lughnasadh

Correspondances et symboles.

  • Arbres : noisetier et noyer.
  • Fleurs et plantes : lavande, thym, armoise, verveine, basilic, achillée millefeuille, marjolaine, romarin, menthe, coriandre, rose, marguerite, bruyère, blé.
  • Couleurs : jaune, orange, vert foncé.
  • Animaux : abeilles, papillons, insectes pollinisateurs, oiseaux des champs.
  • Pierres : jaspe, jade, malachite.
  • Symboles : soleil, pain, épis de blé.
  • Divinités : Tailtiu, Talentio, Lugh, Rosmerta, Démeter, Cérès, Odin, Morgay

Je vous souhaite de belles célébrations

Soyez bénies, bénis,

Votre artisane,
Virginie.

Femme celte récoltant à la faux le blé pendant le sabbat de lammas

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1 commentaire

  1. […] en savoir plus à ce sujet, je vous conseille de lire l’article sur le sabbat de Lughasadh ici).En 40 avant JC, Octave, le neveu de César et deux de ses généraux, Lépide et Marc-Antoine […]

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