
Bonjour mes Lumineuses et Lumineux,
Ce jour et pour quelques jours, nous célébrons le Sabbat de Mabon, connu sous le nom « d’équinoxe d’automne« , qui est un des sabbats mineurs dans la roue de l’année. Il est célébré autour du 20 septembre dans l’hémisphère nord. Il fait partie des trois “fêtes des Moissons” (Lughnasdh la première, Mabon la deuxième et Samhain la troisième).
C’est un moment marquant le changement de saison. Derniers instants d’abondance, de lumière avant d’ntrer dans la période sombre des longues nuits d’hiver. C’est la période des hommages au Dieu soleil qui disparaît rapidement et à la Terre-mère qui nous a offert ses fruits.
Mabon est le deuxième temps des récoltes. Nous profitons encore des mets de Dame Nature et en récoltons ses fruits telles que les figues, pommes, châtaignes, poires, mûres sauvages… Nous nous devons de remercier la Terre-mère nourricière mais pas seulement pour ses fruits qui nous nourrissent mais également pour tout ce qui a mûri en nous, à grandi, à éclos. Nous cueillons tout doucement les bienfaits de tout notre travail de longue haleine.
Ce sabbat est la période de retour au calme, au repos et à l’aménagement de nos intérieurs pour les longs mois sombres. Nous nous devons de travailler sur l’acceptation de l’ombre venant grignoter petit à petit la lumière des jours. Cette ombre n’est en aucun cas négative, elle nous invite à puiser en nous et à ne faire qu’un avec d’autres énergies. Comme la nature, nous allons nous endormir pour nous ressourcer avant de revenir en forme au prochain printemps.
Mais Mabon porte également d’autres noms à travers les différents siècles et civilisation tels que « Feast of Avalon » (Fête d’Avalon), » Le festin d’Avalon« , « Fête de l’équinoxe d’automne« , « Fête de la deuxième moisson« , « Modron« , « Alban Elfed« , « Mabon ap Modron« , » Wine Harvest » (Période des vendanges), « Winter Findings » (Préparation à l’hiver) », « Le festival de Dionysos« , « Cornucopia » (la corne d’abondance), « Boedromion« .

Petit point historique
Le sabbat de Mabon remonte aux vieilles légendes galloises et celtiques. ll provient du vieux gaélique « Mabon ap Modron » signifiant « fils de la Mère », (Mabon = « fils » en gallois, et Modron était une des représentations de la Déesse-mère). On retrouve le dérivé du gallois « Maponos » désignant le « jeune homme » ou « le fils ». Cette racine évoque la jeunesse, la vitalité, le renouveau, la force de la nature en constant mouvement par ses saisons. Mabon évoque toute la nature en lui-même pendant les heures les plus sombres.
Mabon se prononce “May-bon”, “May-bone”, “Ma-boon” ou “Mah-bawn ».


- Chez les Celtes et en particulier chez les druides, ce sabbat rimait avec remerciements, gratitude, deuxième récolte et hommages à la Forêt et au Dieu des forêts. Mabon était un moment de célébration qui soulignait l’équilibre entre la lumière et l’obscurité avant que les jours ne deviennent plus courts et les nuits plus longues pendant la saison automnale. Les druides appelaient Mabon, « Alban Elfed » ou « Mabon ap Modron ». Alban Elfed signifiant « la Lumière de l’eau » ou « Lumière du rivage« .
Dans la mythologie celtique, Mabon est un Dieu du pays Gallois, représenté comme un beau jeune homme muni d’une lyre et de pommes. Il est le dieu de la fertilité masculine, symbole de Lumière. Il fut enlevé quelques jours après sa naissance et libéré par le Druide Gwrhyr dans la mythologie galloise selon le conte médiéval gallois “Culhwch ac Olwen” . Il passe ainsi de l’obscurité à la lumière. Ainsi il retourne dans le ventre de sa mère (l’obscurité) à l’automne et c’est pourquoi, les nuits se rallongent après l’équinoxe d’automne.

Dans certaines contrées celtiques, les druides coupaient la dernière gerbe d’herbe ou de blé afin de confectionner une poupée qu’ils appelaient « Cailleac » (« Vieille femme » en gaélique). Elle était considérée comme la Reine des moissons ou la Reine du blé. Pendant la cérémonie rituelle de l’équinoxe d’automne, cette poupée était donnée au foyer ayant eu la plus faible récolte jusqu’aux semailles du printemps afin de lui porter bonheur.

Il y a une autre facette de Mabon dans la mythologie celtique en lien avec le règne du Roi Arthur. Mabon est associé à une figure du jeune héros ou à un jeune dieu tout en étant lié aux mythes arthuriens et Chevaliers de la Table Ronde.
Dans les légendes arthuriennes, Mabon fait intégralement partie de ces récits légendaires. Cette connexion s’appuie sur des similitudes symboliques entre les thèmes de Mabon et les éléments du mythe arthurien. Mabon, fils lumineux de la Déese Modron, est dans la mythologie athurienne, l’équinoxe d’automne. Il symbolise l’équilibre entre la lumière et l’obscurité.
Ce thème de l’équilibre se retrouve dans les légendes arthuriennes, où le roi Arthur lui-même est considéré comme un symbole de justice et d’équilibre. Les Chevaliers de la Table Ronde, chacun représentant différentes vertus et traits, contribuent à l’idée de dualité et d’équilibre. Le mythe arthurien est interprété à travers le prisme des cycles naturels et des saisons. Arthur est lié à l’idée d’un roi qui maintient l’ordre et l’équilibre dans le royaume, tout comme l’équinoxe d’automne marque un moment d’équilibre dans le cycle annuel.
La quête du Saint Graal est liée à Mabon. Le Graal est considéré comme un symbole de la quête spirituelle et de la recherche de l’équilibre intérieur. Pendant Mabon, certains méditent sur leur propre quête intérieure et leur recherche de la lumière intérieure. C’est un voyage spirituel interne. Le cycle du roi Arthur suit un schéma similaire à celui des saisons. Son règne commence pendant le printemps, atteint son apogée en été, et commence à décliner à l’automne, symbolisant le cycle de la vie et de la mort. Arthur meurt en automne, gravement blessé par son fils illégitime et incestueux, Mordred, et pousse son dernier souffle sous les pommiers de l’île d’Avalon* .
Les Celtes gaulois quant à eux fêtaient Alban Elfed en rendant hommage à Morgane la fée, la demi-soeur du Roi Arthur, la Morrigan, Herne, l’Homme Vert sous les traits du Roi Houx vainqueur du combat contre son frère le Roi Chêne, mourant et renaissant à la saison claire et Epona dont les symboles la jument, la corne d’abondance et la corbeille de fruits.



- Chez les Celtes scandinaves que l’on connaît depuis des siècles sous le nom de Vikings, ils célébraient « Winter Finding« . Pendant cette période appelée « Haustmanuðr » signifiant « mois d’automne ». Cette période allait de la mi-septembre à la mi-octobre. Les trois derniers jours de ce « mois d’automne » se nommaient « Vetrnætr » comprenez « Nuits d’hiver ». Pendant ces trois fêtes, ils célébraient la première nuit, rendaient hommage à l’amour, la deuxième à la perte et la troisième à la mémoire. Ces nuits d’hiver marquaient les sacrifices à « Álfablót » (comprenez « elfes ») et « Dísablót » (« Désir« ). Álfablót était le sacrifice aux elfes (Alfar) c’est-à- dire que les Celtes scandinaves faisaient une offrande pour les ancêtres mâles décédés de leur famille ou honoraient les esprits protecteurs de la terre, de leur communauté. Dísablót était le sacrifice au désir. Ils faisaient une offrande aux ancêtres féminins de la famille décédés ou une offrande pour honorer les esprits féminins protecteurs de leur famille.
Concernant les déïtés de la mythologie celte-scandinave pendant Haustmanuðr, nous retrouvons dans le panthéon nordique, Thor (vieux norrois Þórr), Dieu du tonnerre, du ciel et de l’agriculture, Freyr, Dieu de la prospérité et des récoltes, sa jumelle Freyja, Déesse de la fertilité, de l’amour, de la sexualité, de la beauté et de la terre que l’on sollicitait pour avoir de bonnes récoltes et des saisons clémentes et Idunn qui était la gardienne des pommes d’or qui garantissait la jeunesse éternelles des dieux nordiques, « Heathens« .




- Dans les pays helléniques, nous retrouvons également un équivalent à Mabon portant les noms de « festival de Dionysos« , « Cornucopia » « Boedromion« . Ces noms sont tous en rapport avec les avant dernières récoltes afin de préparer l’hiver et ainsi célébrer le Dieu Dionysos qui meurt en hiver avant de renaître au printemps. Dans la mythologie grecque, Dionysos était le Dieu du vin et de l’ivresse, de la végétation et de la génération.

Mais dans les pays helléniques, Mabon était aussi considéré comme une période de mort avec l’enlèvement de Perséphone par Hadès, Dieu des enfers, de la guerre et des morts. Selon la légende, Perséphone, Déesse de la végétation, du printemps et des céréales fût enlevée par Hadès alors qu’elle cueillait des fleurs dans une prairie. Hadès tomba fou amoureux d’elle et l’emporta avec lui sur son char aux Enfers afin qu’elle en devienne son épouse et la reine. Démeter, mère de Perséphone et Déesse de la Terre-Mère, de l’agriculture et des moissons, chercha pendant des mois sa fille, toutes les nuits avec Hécate en vain. Elle finit par demander au Soleil qui avait été témoin du rapt, celui-ci ayant pitié de la douleur et l’infinie tristesse de Déméter lui annonça la vérité. Déméter se rendit aux Enfers pour demander à Hadès de la relâcher. Celui-ci refusa, Déméter demanda alors à Zeus, le Dieu de tous les Dieux d’ordonner à son frère de rendre Perséphone à sa mère mais celui-ci ne pût lui apporter une réponse concrète. Déméter après avoir demandé qu’un temple en son honneur lui soit construit à Eleusis, s’y enferma en se retirant du monde à cause du chagrin de la perte de sa fille et déclencha une grande sécheresse sur la terre entière afin de convaincre les autres dieux de libérer Perséphone de l’emprise d’Hadès. La sécheresse fît énormément de victimes et Zeus consentit à envoyer Hermès, le messager des Dieux aux Enfers afin de persuader Hadès de libérer Perséphone. Le mythe raconte qu’aux Enfers, il était interdit de manger sous peine d’y rester prisonnier, Hadès connaissant ces conditions plaça dans la bouche de Perséphone une graine de grenade. Son intention était non seulement de garder Perséphone avec lui dans le royaume souterrain mais également qu’elle reste sienne car il connaissait le goût divin de la grenade et savait que Perséphone ne résisterait pas à ce met délicat. Celle-ci la mangea. En apprenant ce que son frère avait fait et afin de ne déclencher aucune guerre, Zeus opta pour un compromis. Il accorda à Perséphone la liberté, afin qu’elle puisse retrouver sa mère, Déméter et l’aider dans les champs à partir du printemps et durant tout l’été, mais à l’automne, elle devrait retourner aux Enfers auprès de Hadès. Une autre partie de l’histoire raconte que Zeus aurait consenti à l’enlèvement forcé de Perséphone par Hadès et mis face à sa mauvaise conscience par Déméter, celui-ci aurait trouvé le compromis que nous connaissons. Le mythe de Déméter et Perséphone évoque le changement de saisons, la transition de l’été à l’hiver, de la vie à la mort, au renouveau du printemps comme dans l’agriculture. En somme, la transition éternelle de la Terre-mère et ses saisons.



Les célébrations modernes
De nos jours et depuis le XIXème siècle, le paganisme et célébrations païennes ont fait leur grand retour malgré les interdictions de l’Eglise et sa volonté de les détruire en remplaçant les fêtes païennes par des fêtes aux noms de ses Saints.
Le mouvement de la Wicca mené par Gérard Gardner a largement contribué à la renaissance de tous les sabbats majeurs et mineurs ainsi que les esbats dans la Roue de l’Année dans les pays anglo-saxons, et en Europe, même si les fêtes initiales été remaniées à travers les époques, on les retrouve toujours dans certains rites notamment en agriculture où les maraîchers vont laisser des plants pour « le sacrifice à la Terre ». C’est une manière de remercier la Terre-nourricière pour ses bienfaits et ses récoltes.
Beaucoup de païens se retrouvent pour célébrer le passage de l’été à l’équinoxe d’automne. Mabon est une période de transition importante. Vous pouvez par exemple, retrouver en Angleterre sur le site de Stonehenge, les célébrations des solstices et équinoxes menées par les néo-druides et amis arthuriens.

Correspondances et symboles

- Arbres : noisetier, chêne, tremble, hêtre, figuier, châtaignier.
- Fleurs et plantes : aster, benjoin, cèdre, céréales, chardon, chêne, chèvrefeuille, chrysanthème, érable, fougère, glands, hêtre, houblon, légumes, lierre, mûrier sauvage, myrrhe, myrte, noisetier, œillet d’Inde, passiflore, robinier, sauge, tremble, vigne, grenade.
- Pierres : ambre, topaze jaune, oeil de tigre, saphir, améthyste.
- Animaux : buse, chien, cygne, hirondelle, loup, oie sauvage, chouette, sanglier
- Symboles : corne d’abondance, glands, feuilles d’arbres, pommes de pin(pignes), raisin, pomme, lierre, graines séchées, mystère, balance, protection.
- Bougies : orange, marron/brun, or/jaune, vert (couleurs d’automne), bleu, violet.
- Divinités : Morgane, Perséphone, Mabon, Thor, Freyr, Freyja, Modron, Le Cornu, la Morrigan, Déméter.
Je vous souhaite de belles célébrations
Soyez bénis(es),
Votre artisane pour Le Chêne Enchanté,
Virginie.

** Article sur le symbolisme des pommes et son rapport à Avalon à venir.