Bonjour mes Lumineuses et Lumineux,
Ce soir et pour quelques jours, nous célébrons le Sabbat de Yule, connu sous les noms de « Alban Arthan “, les « Saturnales » et le « Solstice d’hiver » , qui est un des sabbats mineurs dans la roue de l’année. Il est célébré autour du 21 décembre au 23 décembre dans l’hémisphère nord.
Cet esbat annonce le début de l’hiver. Est arrivée la nuit la plus longue. Entre le 21 et le 23 décembre nous passons un nouveau portail. Les longues nuits hivernales ne seront bientôt plus qu’un lointain souvenir. Après ce sabbat, les jours se rallongent de nouveau petit à petit.
C’est l’avènement du Soleil, la naissance du Dieu lumieux par la Déesse.
Yule est liée au féminin. Il se réfère à l’accouchement de la Déesse du Dieu solaire qui grandira chaque jour. Il illuminera l’avenir et offrira avec lui, un nouvel espoir et des perspectives nouvelles.
Ce sabbat nous demande de suivre notre propre rythme. Nous nous devons de ralentir, d’explorer notre lumière intérieure. Nous nous devons d’hiberner comme le font, la nature et les animaux. Nous devons nous mettre au repos afin que nos esprits, nos coeurs, nos corps puissent se régénérer, guérir. Ainsi notre lumière intérieure grandira. Autorisons-nous à explorer notre intériorité en réalisant une intense introspection. Souvenons-nous qu’en faisant face à notre noirceur, en l’acceptant sans la combattre, en en faisant une amie, nous nous transformons, nous grandissons. Nous sommes à l’image de la nature, nous sommes en gestation.
Rappelons nous, l’Univers ne fait rien au hasard. Quoi qu’il puisse se passer, n’oublions pas, la lumière revient toujours.
Célébrons la renaissance du soleil, du renouveau et de la croissance. Remercions la nature, accueillons la magie de la saison hivernale.
Les maîtres-mots de ce sabbat sont la renaissance du soleil, lumière, croissance, renouveau.
Mais Yule porte également d’autres noms cités plus haut à travers les différents siècles et civilisations.
Petit point historique, les origines de Yule.
Le sabbat de Yule puise ses origines dans l’ancien monde celtique et nordique. L’année calendaire était divisée en deux saisons, la saison froide et la saison chaude. La saison froide était associée à la femme, à la mère, aux déesses.
- Dans la mythologie celtique, la Déesse met au monde pendant le premier jour de l’hiver, le Dieu Solaire marquant ainsi la renaissance de la lumière. Yule dans le monde celtique était connu sous le nom de « Alban Arthan « signifiant « Lumière de l’Hiver » en gallois. Une ancienne interprétation de cette traduction indiquait que Yule faisait référence en réalité à la naissance du légendaire Roi Arthur, car Arthur était symbolisé par le Soleil sous le nom d’ « Alban Arthuan » littéralement, « Lumière d’Arthur« . Le Soleil meurt à la fin de l’été et renaît le premier jour de l’hiver comme le Grand Roi Celte légendaire dormant dans le royaume d’Avalon, attendant patiemment de se réveiller lorsque le peuple aura besoin de lui.
Chez les anciens Celtes, le Solstice d’hiver était associé à Yule car Yule était la fête du Roi Arthur, le jour de sa naissance. Son rôle était de distribuer tous les dons de la Déesse qui lui avait donné la vie, de répartir les nourritures spirituelles et matérielles. Arthur était le roi qui avait unit l’ancien monde au nouveau, il était un symbole d’espoir, de lumière.
Ainsi l’hiver qui était associé à la Déesse celte sous la forme de la vieille femme, la Cailleach, qui régnait de Samhain à Beltane en apportant froid et obscurité avait vu naître, le Dieu Solaire, porteur de lumière et d’espoir au milieu de l’hiver.
Avec les invasions nordiques, scandinaves et saxonnes sous le règne du Roi Arthur, Yule s’est transformée en englobant certains traditions et mythes emmenés par ces anciens peuples.
- Dans la tradition nordique et scandinave, l’hiver était associée à la Déesse Frigg. « La Nuit de la Mère » (« Mōdraniht » en vieux norrois) lui était associée car le jour du solstice d’hiver, elle mettait au monde le Soleil renaissant, tout comme la Déesse Celte. Pour ces anciens peuples le temps de Yule durait 2 mois, c’est à dire à partir de la nuit avant le solstice d’hiver jusqu’en janvier.
Pendant la nuit de Yule, le Dieu gardien du Bifrost, Heimdall rendait visite aux enfants qui s’étaient bien comportés pendant l’année, afin de leurs offrir de la nourriture dans leurs chaussures. Nous parlons ici, du Dieu Odin qui a connnu de nombreuses transformations jusqu’à nos jours pour se nommer le Père Noël.
Le vieux norrois « jól » serait à l’origine de Yule qui signifiait « solstice » pour les anciens peuples nordiques et germaniques (scandinaves, saxons…). Il désigniait le « forn siðr » c’est à dire « l’ancienne coutume ».
La fête « Jóláblót » aurait deux provenances. « Jól » provenant du vieux norrois « Jólnir« , un des nombreux noms d’Odin signifiait « fête » et du vieil irlandais « hjól » signifiant « roue » en norvégien moderne.
Les anciens Celtes et les anciens nordiques se basaient sur un calendrier luni-solaire. Jóláblót, le Yule nordique se déroulait lors de l’esbat après la nouvelle lune du solstice d’hiver c’est à dire entre le 6 janvier et le 2 février.
Les saxons qui s’étaient installés en Bretagne sous l’époque des légendes arthuriennes avaient emmené avec eux le culte de la « Nuit des mères« . On retrouve des traces de cette notion, écrites par Bède le Vénérable entre le VII et VIIIème siècle de notre ère. Il y mentionnait des cultes liées aux déesses mères lors de la nuit du solstice d’hiver, comparables à celles des déesse mères celtes. Yule aurait donné naissance aux fêtes de Noël mais l’Eglise effaça toutes les références païennes.
Bède mentionna dans ses écrits que l’ancien calendrier païen combinait à la fois les mois romains de décembre et de janvier. Ces mois étaient nommés les « Giuli » c’est à dire « les mois de Yule« . Ces termes évoquaient le fait que la lumière du Soleil revenait progressivement. Ces deux mois étaient construits tout autour du Solstice d’hiver.
Les traditions et mythes celtiques et nordiques finirent par se mêler enfin de former un ensemble de fêtes à célébrer pendant Yule. On y trouvait les 12 nuits de Yule.
– La première nuit est la Nuit de la mère, représentant la Déesse Mère celte et nordique, symbole de fertilité et de naissance.
– La deuxième nuit est la Nuit du père, représentant le dieu cornu, Cernunnos, symbole de la force et du pouvoir masculin chez les Celtes.
– La troisième nuit est la Nuit de la naissance de l’enfant solaire, représentant la renaissance du Soleil marquant le solstice d’hiver.
– La quatrième nuit est la Nuit de la renaissance des animaux, représentant la révélation de la vie et de l’énergie qui se répandent dans le règne animal.
– La cinquième nuit est la Nuit des elfes et des fées, représentant la nuit magique dédiée aux esprits de la nature et aux créatures féeriques.
– La sixième nuit est la Nuit du Chêne, représentant la nuit dédiée au chêne sacré, symbole de force et de sagesse.
– La septième nuit est la Nuit du Houx, représentant le houx sacré, symbole de protection et de renouveau.
– La huitième nuit est la Nuit de l’If, représentant la mort et la renaissance, l’immortalité et la transformation spirituelle.
– La neuvième nuit est la Nuit du Gui, représentant la nuit dédiée à la prospérité, l’amour et la guérison.
– La neuvième nuit est la Nuit du Chêne Blanc représentant la résilience, la pureté, la protection.
– La dixième nuit est la Nuit du Bouleau, représentant le renouveau, la purification, la croissance personnelle.
– La onzième nuit est la Nuit du Sapin, représentant la nuit dédiée à la magie de l’hiver, la protection de la famille et la célébration de la vie.
– La douzième nuit est la Nuit du Hêtre, représentant la sagesse, la créativité et la connexion avec les mondes spirituels.
Mais au Xème siècle, le roi Hakon le Bon de Norvège décida d’instaurer le Yule nordique, Jóláblót, le 25 décembre afin de le faire correspondre au Noël chrétien qui était au Xème siècle célébré le jour du solstice d’hiver.
- Après la réforme du Pape Grégoire XIII
Le pape Grégoire XIII décida afin de faire disparaître totalement les fêtes païennes et permettre à l’Eglise de garder les pleins pouvoirs de supprimer du calendrier grégorien, dix jours en 1582. Il fallait faire coïncider l’équinoxe de printemps au 21 mars. Avec le calendrier Julien, l’équinoxe de printemps était le 11 mars et le solstice d’hiver tombait le 12 décembre. Le Concile de Nicée avait établi cette date enfin d’ajuster les dix jours nécessaires pour compenser le décalage accumulé sur 1260 ans.
Mais lors de cette réforme du calendrier par le pape, le sabbat de Yule qui était celébré à cette époque le 25 décembre afin d’éliminer cette fête païenne et la remplacer par la naissance de Jésus Christ, n’a pas été correctement alignée. En effet, le pape ne s’était aucunement basé sur le solstice astronomique qui tombait le 22 décembre car ces trois jours de retard accumulés sur 300 avec le calendrier Julien n’étaient pas judicieux pour lui.
- De nos jours
Yule a été remis au goût du jour avec le retour en force du paganisme et du mouvement Wicca au XXème siècle aux Etats-Unis.
Le sabbat de Yule se célèbre généralement à notre époque le jour du solstice d’hiver c’est à dire le 21 décembre.
Certaines personnes le célèbrent pendant trois jours du 21 au 23 décembre, d’autres vont le célébrer pendant douze jours avant le solstice d’hiver ou après le solstice d’hiver, d’autres encore, le célèbrent en janvier et jusqu’en février. Il n’y a pas vraiment de règle là-dessus, l’important est d’être en accord avec vous-même, de partager la lumière, l’amour.
Correspondances et symboles.
- Couleurs : rouge, vert, blanc.
- Plantes, arbres : houx, pin, lierre, gui, bouleau, chaîne, oliban, écorces d’orange et citron, rose de noël, noix, noisettes, orange, vin, cidre, fenouil, châtaigne, cannelle.
- Elément : feu ou terre.
- Pierre : oeil de tigre, rubis, grenat, howlite, émeraude.
- Divinités : Attis, Dionysos, Saturne, Roi Chêne, Frey, Odin, Freyja, Skadi, Lucina, Râ, Hécate, la Déesse mère celte, la Cailleach, Frigg.
- Symboles : cloche, grelot.
Je vous souhaite un très beau sabbat,
Soyez bénies, bénis 
Votre artisane pour Le Chêne Enchanté,
Virginie.
