champs de fleurs blanches et violettes à l'orée d'une forêt symboles de l'arrivée du printemps pour l'article du sabbat d'Ostar, le réveil de la nature chez Le Chêne Enchanté.

Bonjour mes Lumineuses et Lumineux,

Ce jour et pour quelques jours, nous célébrons le sabbat d’Ostara, connu sous les noms d’ «équinoxe de printemps» «Eostre»«Eost»«Eos« , «Alban Eiler« , «Equinoxe vernal« , «les Floralies« , «Eosturmonap» « Cerealia« , « Eostremonath« , « Ostaramonath« , « Hilaria« , « Ostere« , « Ostern« , qui est l’un des sabbats mineurs dans la roue de l’année. Il est célébré autour du 20 au 23 mars dans l’hémisphère nord.

Ce sabbat nous apporte le printemps tant espéré et l’arrivée des beaux jours.
Il est un portail de transition notifiant l’entrée dans la « nouvelle année » astrologique et un équilibre entre les forces féminines et masculines, entre la durée des jours et des nuits.
Dès le lendemain de l’équinoxe, les jours continuent de grandir, gagnant en lumière jusqu’au solstice d’été, Litha.

Ce sabbat est synonyme de changement. Nous sommes à l’image de la nature, nous ressentons la sève, la puissance monter des racines jusqu’à notre coeur.
Nous sommes dans une période intermédiaire, entre le passé et le futur. Les énergies nous poussent indéniablement à avancer !

Sortons de nos cocons hivernaux, telles des chrysalides s’ouvrant à la lumière printanière.
Optons pour de longues promenades en forêt, au plus profond de la nature.
Semons, plantons des graines, des fleurs, offrons des germes de vie à la Terre-Mère s’éveillant. Travaillons jours après jours, nuits après nuits avec elle, en harmonie afin de concrétiser nos idées, nos rêves, nos missions de vie dans notre chemin de lumière.

Les maîtres-mots de ce sabbat sont : lumière, semences, germination, évolution, changement, transformation, célébration, succès et espérance.

Mais connaissez-vous les origines de ce sabbat et ses influences à travers le monde, les siècles ?

Contemplation de la nature dans une clairière au milieu d’une forêt.

Point historique, les origines d’Ostara :

  • Puis, selon les archéologues, les premiers peuples proto-celtiques seraient apparus en Europe centrale à l’âge du bronze c’est à dire vers -1350 avant JC, en France, vers le nord des Alpes avant 1000 avant JC. Ils avaient amené avec eux leur culture, leurs croyances, leurs rites qui ont fini par se mêler avec ceux des premiers proto-indo-européens.
    Les anciens Celtes, d’après les archéologues, celtnologues et historiens auraient régné pendant plus de 3000 ans en Europe soit 1000 ans avant JC comme énoncé plus haut.
    Nous ignorons si Āusōs a subi une changement de nom avec les premiers peuples proto-celtiques, mais les sites archéologiques toujours debout comme Stonehenge en Angleterre, le Stonehenge américain à Salem dans le New Hampshire, les tertres mégalithiques en Irlande, le Calendar One, le Cercle de pierre de Fernacre en Cornouailles, le Spout Run dans le comté de Clarke en Virginie ou encore découvert très récemment Flagstones nous expliquent et relatent que ces peuples fêtaient les changements de saisons, équinoxes et solstices non pas avec des calendriers solaires mais lunaires.
Flagstones, Angleterre.

Si aucun historien n’a retrouvé d’écrits concernant les anciens Celtes, des théories concernant ces sites archéologiques nous sont parvenues.
Certains pensent en effet que les sites archéologiques mégalithiques seraient des témoignages de ces sociétés qui utilisaient une forme d’écriture différente de celle que nous connaissons, comme la gravure sur les roches, sur du bois avec l’ogham qui est une forme d’écriture, des poteries à l’effigies des dieux du panthéon celtique, des bijoux représentants des animaux, des ornements…
L’ère Celte prit fin au Ier siècle après JC.

  • Néammoins, nous savons que les Romains dans leur quête d’expension de leur Empire sont arrivés en Gaule pour la première fois entre 125 et 121 avant JC, avec le consul Fluvius Flaccus et ses légions dans la Provence actuelle. Les légions défirent les peuples gaulois de Provence (les Ligures, les Salyens, et les Voconces).
    En 53 avant JC, toute la Gaule était romanisée.
    Les Romains emmenèrent eux aussi, leur mythologie, leurs célébrations, leurs rites et l’écriture sur tablettes de cire.

A partir de 493 avant JC, était célébré à Rome, les équinoxes de printemps et d’automne. La fête fut instaurée à la suite de l’achat de Livres sibyllins (recueil de quatorze oracles grecs conservé à Rome durant l’Antiquité, nommés également Libri fatales signifiant livres des destins) par le Roi Tarquin le Superbe a une sibylle, prêtresse d’Apollon douée de dons divinatoires et prophétiques. Ces livres aurait aidé les Romains à interpréter la volonté divine à travers des célébrations codifiées.
Les célébrations de l’équinoxe de printemps se nommaient les Hilaria. Elles étaient une fête religieuse célébrées autour entre le 15 et le 25 mars et se composées de plusieurs cérémonies.

— Nous retrouvons les festivités de Cerealia (jeux de Cérès appelés également ludi cereales), dédiées à Cérès, Déesse des moissons et de la fertilité qui ouvrait les cérémonies de l’équinoxe de printemps. Ce culte provient de la Grèce Antique où la Déesse Déméter, mère de Perséphone était la Déesse des moissons et de la fertilité. Les Romains latinisèrent ce culte en transformant Déméter en Cérès, Déesse des moissons, de la fertilité et mère de Proserpine. Le culte de Cérès se rapportait à toutes les céréales, plantes, d’ailleurs les céréales et plantes étaient nommées les Cerealia c’est à dire les plantes de Cérès. Nous savons par les écrits d’Ovide, Cicéron et Virgile que les Romains connaissaient énormément de céréales (froment, épeautre, engrain, orge, avoine, seigle, mil, riz, lentilles, pois-chiches, fève et sorgho, pour n’en citer que quelques unes). Cérès était associée à la Magna Mater, il s’agissait à l’Antiquité de considérer la Terre comme un grand être vivant. Magna Mater signifiait la Grande Mère.
Cette fête évoquait le souvenir de l’invention de l’agriculture et pour honorer ce souvenir, une truie était immolait à Cérès ainsi qu’aux anciennes divinités telluriques romaines.

Représentation de la Déesse Cérès, mythologie romaine.


— Puis vint la célébration d’Attis trois jours après l’équinoxe de printemps.
Attis était le fils d’Agdistis et de Nana (fille du dieu-fleuve Sangarios) et le serviteur de la Déesse Cybèle.
Attis fut exposé dès sur une montagne de Phrygie et recueillit par une chèvre qui l’allaita et l’élèva. Il devint berger-chasseur. Il était si beau que Cybèle en tomba amoureuse. Elle se mit à le suivre à travers la forêt, guidant ses flèches vers le gibier. Elle finit par se fair connaître et le chargea de s’occuper de son culte, à la seule condition, qu’il resta chaste. Celui-ci accepta et manqua à sa parole en épousant la nymphe Sagaritis. Ivre de rage, Cybèle tua la naïade et sèma le désordre dans l’esprit d’Attis. Celui-ci s’émascula dans la forêt phrygienne et chercha à fuir vers la mer. Cybèle envoya un lion, l’obligeant à demeurer éternellement dans la forêt en tant que son serviteur.
Le culte d’Attis fut introduit à Rome en 204 avant JC dans les célébrations de Hilaria. Son culte fut reconnu par l’Empeureur Claude. C’était une fête printanière où la célébrer permettait de rescusiter le Dieu mort, représenté par un pin. A cette occasion, de nombreux sacrifices et excès avaient lieu. Durant cette cérémonie, le galle (un prêtre eunnuque de Cybèle) se tranchait le sexe avec un silex et l’offrait à la Déesse dans la chambre nuptiale c’est à dire, le temple dédié à la Déesse où il devait demeurer une nuit. Du 24 au 25 mars, le prêtre rescusitait en le Dieu Attis et était pardonné par la Déesse.


D’autres célébrations concernant l’équinoxe de printemps avaient lieu en avril.
Nous retrouvons les Fordicidia ( signifiant «porter», « enceinte »), les plus anciennes fêtes religieuses romaines de la fertilité, célébrées pour l’équinoxe de printemps du 15 au 25 avril. instaurée par le roi Numa Pompilius. 
Cette fête se découpait en plusieurs cérémonies.

— Le premier jour, les Romains sacrifiant des vaches pleines à la Terre dans chacune des trente curies (les curies désignaient un groupe d’hommes sous-entendu des subdivisions civiques à l’époque de la monarchie à Rome et cités de droit latin). Les embryons des veaux étaient brûlés par les vestales (prêtresses de Vesta, Déesse du feu et du foyer dans la Rome Antique. Cette divinité était représentée par un feu qui brulait en permanence dans son sanctuaire l’Aedes Vesta) et conservés par celles-ci.

— Cinq jours après ces sacrifices lors des Parilia (fête des bergers) célébrées le 21 avril (anniversaire de la fondation de Rome par Romulus), les cendres des veaux étaient mélangées à du sang de cheval, des cosses de fèves et utilisées pour se purifier. Pendant cette célébration d’orgine agraire, la Déesse Palès, Déesse des bergers était mise à l’honneur. Lors de ce culte, les troupeaux et leurs gardiens étaient lustrés c’est à dire purifiés.
Après ces sacrifices, Ovide écrivit dans son oeuvre Les Fastes de manière détaillée comment ces rites se sous-divisés en deux rituels différents, un rituel urbain observé à Rome et un rituel rural pratiqué à la campagne.
A la campagne, les bergers allumaient des feux, dansaient autour de celui-ci afin d’obtenir de la part de la Déesse Palès, la fécondation de leurs troupeaux. Une boisson dite la burranica (mélange de lait et de sapa dit vin bouilli), était fabriquée et bue par les bergers. Après avoir été consommée cette boisson, ils sautaient à trois reprises au dessus du feu pour mettrefin à la cérémonie.
En ville, les bergers se rendaient au cirque accompagnés des vestales et des Romains. Dans le cirque, le peule jetait des noix et des bonbons.

Représentation en peinture des Parilia.

— Le 23 avril, les Vinalia (fêtes du vin) étaient célébrées. Les Vinalia étaient deux fêtes religieuses romaines concernant la vigne et le vin, toutes les deux sous le patronage Jupiter. Pline l’Ancien expliqua que les Romains craignaient les foudres de Jupiter pour les récoltes à trois époques de l’année et ainsi pour les protéger, ils instaurèrent des cérémonies et jours de fête, telles que les Robigalia, les Floralia (Floralies) et les Vinalia au cours de l’année.

Mosaïque représentant les Vinalia dans la Rome Antique.


— Le 25 avril, les Robigalia étaient fêtées afin de protéger les cultures du robigo dite la rouille ou la nielle du blé. Le Dieu vénéré lors de cette célébration était Robigus, Dieu des moissons. La vénération de ce Dieu était très importante pour les paysans romains qui pensaient qu’en sacrifiant des chiens et des moutons chiens, Robigus serait apaisé et garantirait la bonne santé des champs de blé. La rouille ou nielle est une maladie cryptogamique qui affecte les feuilles, tiges et grains du blé, de l’orge et du seigle. Elle entrainait souvent des famines et de nombreuses perturbations économiques.
Un autre rituel était effectué afin d’éloigner la maladie des cultures. Ce rituel consistait à chasser des renards que les Romains avaient attrapé. Ils pensaient que les renards de part leur couleur rousse apportaient la rouille des blés et par conséquent, ils accrochaient à leur queue des torches allumées pour les tuer.

Vînt en 173 avant JC, les floralies en l’honneur de la Déesse Flore, célébrées du 28 avril au 3 mai. Flore était la Déesse des fleurs, des jardins et du printemps. Son culte fût établi à Rome par Titus Tatius.
Pendant cette célébration, les Romains poursuivaient des chèvre et des lapins, se jetaient des graines pour favoriser la fécondité. Les femmes quant-à elles se paraient d’étoffes bariolées, colorées.

Représentation des Floralies en peinture à la Rome Antique.


Il faut bien comprendre qu’à l’époque de la Rome antique, le début de l’année commençait en mars. Cette date fut fixée par la fondation de Rome en -753 avant JC.
Tous les calendriers étaient des calendriers lunaires.
— Les Romains utilisaient le calendrier romuléen attribué à Romulus, cofondateur et premier roi de Rome. Ce calendrier nommé également calendrier de Tarquin comptait dix mois, six ayant 30 jours (mois incomplet) et quatre ayant 31 jours (mois plein). L’année comptait donc 304 jours en commençant de mars et se finissant en décembre.
— Puis vint le calendrier pompilien attribué au deuxième roi de Rome, Numa Pompilius. Ce calendrier apparût lors de la réforme du calendrier précédent auquel ils ajoutèrent 50 jours.
Les 355 jours furent alors répartis sur douze mois en créant janvier et février qu’ils placèrent après décembre. Une petite exception faite pour février qui comptait un nombre de jours pairs, les autres mois comptaient tous des nombres de jours impairs car selon une légende, les mois pairs étaient considérés comme « néfastes » puisqu’ils ne plaisaient pas aux dieux. Cette légende provint de la religion romaine, en effet, les jours fastes dits dies fasti étaient les jours où les Romains s’occupaient des affaires publiques (tribunaux et assemblées politiques). Les pontifes firent charger de dresser la liste des jours dits fastes afin de les réserver pour les affaires, les fêtes religieuses… alors que les jours néfastes (dies nefasti), les Romains ne rendaient pas la justice. Ces jours correspondaient aux jours des morts, les anniversaires.. Ils marquaient les fasti, les jours importants de l’histoire de Rome, telles que les fêtes en l’honneur des dieux.
Pour ce calendrier, les Romains ajoutaient tous les deux ans, un treizième mois intercalaire appelé mercedonius comptabilisant 22 ou 23 jours. Ce mois était positionné épisodiquement entre le 23 ou le 24 février. L’année comptait alors 377 ou 378 jours.
— Le troisième calendrier dit calendrier julien fut issu d’une réforme menée par César en -46 avant JC afin de simplifier le calendrier précédent en laissant les douze mois de l’année mais les mois comptaient tous en 30 et 31 jours sauf pour février qui restait avec les 28 ou 29 jours. Il ajouta un jour à septembre le lendemain des ides afin de rattraper le retard accumulé par le précédent calendrier et supprima les mois intercalaires. César se calqua sur un calendrier solaire venu d’Orient et nous conservâmes ce calendrier julien jusqu’en 1572 où nous passâmes au calendrier grégorien dit calendrier solaire que nous suivons toujours.

  • Vînt « l’ère viking » de 787 à 1066 après JC, soit du VIIIème au XIème siècle de notre ère.
    Mais l’ancienne Europe a toujours connu ce peuple.
    En effet, les ancêtres des « vikings » sont les Germains du nord.
    En -113 avant JC, les Cimbres et les Teutons, deux peuples proto-indo-européens, nommés « Germains » par César, migrèrent dans des directions différentes. Pendant l’Antiquité, César lors de la Guerre des Gaules instaura une espèce de frontière entre les Celtes et les Germains alors que culturellement et linguistiquement, ces deux peuples possédaient le même langage ainsi que la même culture. Cette fameuse frontière imaginaire était le Rhin.
    Pour rappel, les Cimbres et les Teutons ont envahi la Gaule Celte au IIème siècle avant JC, ils emmenèrent avec eux leur savoir notamment tout ce qui concernait les fondations et agglomérations des villes.
    Les anciens germaniques vivaient dans une grande région allant du Rhin à la Vistule c’est à dire, la Pologne de nos jours. C’était le berceau germanique. Les Germains occidentaux vivaient sur les rives du Rhin, les Germains orientaux vivaient sur le bassin de la Vistule et les bords de la Baltique et les Germains du Nord vivaient au Nord-Ouest de l’Europe dans le Jutland (la partie continentale du Danemark).
    A l’intérieur de ce berceau germanique, les anciens Germains vivaient en petites communautés paysannes isolées et/ou regroupés en villages. Les Germains avaient comme écrit plus haut les mêmes cultes et les mêmes rites selon les archéologues allemands. Sur le territoire Danois actuel, les anciens Germains avaient un sanctuaire principal sur l’île de Fionie et de Seeland. « Les fils de Nerthus » conservaient la Déesse avec son char dans un bois sacré et ne la sortaient que pendant les grandes fêtes. Les esclaves des Germains selon Tacite, baignaient la Déesse dans un lac et étaient engloutis dans ce même lac. Cette tradition perdura jusqu’à la christianisation.
Début de l’ère Viking, tapisserie de Bayeux.

Vers la fin du IIIème siècle avant JC (c’est à dire, à l’âge du Bronze), la péninsule scandinave fut envahie par des populations nouvelles (les Lombards, les Burgondes, les Goths et les Hérules) parlant une langue proto-indo-européenne. Ces nouvelles populations (le changement climatique poussa les tribus germaniques vers le sud et l’Europe continentale) s’intallèrent en Uppland et dans le fjord d’Oslo, ils apportèrent avec eux l’ancêtre des langues scandinaves modernes. Ces populations étaient des paysans, éleveurs de bétails. Grace à ces populations, la Scandinavie du Sud entra ainsi dans le Néolithique.

A l’âge de fer appelée également période pré-romaine (entre le Ier et le Vème siècle avant JC), l’extraction du fer se développa en Scandinavie. Le bronze était utilisé pour les bijoux et accessoires vestimenaires, quant au fer, il était uniquement destiné aux armes et aux outils. Cette exploitation du fer permit au Danemark et au sud de la Suède, une militarisation massive des sociétés germaniques. L’Empire Romain remonta vers le nord et amena avec lui les castes, un art de la guerre très violent avec or et armes.
Pendant l’âge de fer, de nombreux artefacts romains (objects, lances, spatha, gladius, pièces d’or…) furent retrouvés dans les tombes danoises et les autres territoires de Scandinavie. Une grosse culture de la céréale (seigle, orge, blé) se diffusa de cet âge de fer romain à l’ère viking.
Entre le IIIème et le IVème, les tribus germaniques s’installèrent au nord de la mer Noire et emmenèrent avec elles, les runes.

Au IIème siècle, les sociétés scandives connurent une stratification sociale. Ces sociétés subirent un morcellement politique et s’organisèrent en tribus indépendantes structurées autour d’un chef dont le pouvoir fut limité par une assemblée. Ces chefs émergeants se concentrèrent sur les pouvoirs politico-militaires, la culture et le commerce. Les chefs se nommaient þiudans (« peuple » ou « tribu« ) désignant le chef ou le roi dans les sociétés tribales germaniques. Ces dirigants excerçaient leur autorité par la force avec l’accord et consentement de leur communauté. Puis entre le VIème et le IXème siècle, le terme dróttinn apparut dans un contexte de militarisations des chefs (druhti est un ancien mot germanique signifiant « troupe » ou « armée »).
Entre le Vème et le VIème siècle, Konungr (« roi » en vieux norrois) apparut représentant une évolution vers la royauté héréditaire et centralisée.

Entre le IVème et le Vème après JC, l’Europe connut de nombreux déplacements de populations (Vandales, Alains, et Suèves) par les invasions des Huns et des Avars.
En Scandinavie, les Jutes implantés au nord du Jutland, les Angles au Sud du Jutlant, les Saxons dans le Schkeswig-Holstein actuel en Allemagne, progressèrent vers le sud, l’ouest et par la mer dans le sud de l’Angleterre où ils construisirent plusieurs royaumes.
L’or et l’argent furent abondants lors de la mise à sac de l’Empire Romain par les tribus germaniques, les Scandinaves récupérèrent également ces métaux.

Carte des grandes invasions en Europe entre le VIème et le Vème siècle de notre ère.

A la fin de l’âge de fer romain c’est à dire à la chute de l’Empire romain, naquit le second âge de fer germanique du VIème au IXème siècle après JC (520-530 à 800) appelé également âge mérovingien en Norvège et âge de Vendel en Suède. L’or à cette période s’amoindrit et les Scandinaves commencèrent à fabriquer des objets en bronze doré, des décorations de rubans entrelacées d’animaux dans le style scandinave. Les formes zoomorphiques évoluèrent vers des formes complexes, intriquées avec des membres entrelacés de l’âge vikings.

Vers 547 aprs JC, la Scandinavie exporta des ressources provenant de la chasse à la baleine, morse et fourrures issus de la chasse terrestre. Les Scandinaves furent des marchands prospères qui profitèrent d’un réseau commercial important. Ils accédèrent à des produits exotiques tels que les grenats d’Inde, des perles en verre, des cauris de la mer rouge pour ne citer que cela.
Ils furent les premiers à introduire les voiles sur les bateaux de navigation en se servant de métiers à tisser la laine. A cette époque, la monnaie en or disparue et remplacée par les sceattas en argent (petites pièces d’argent au graphisme barbare pesant moins d’un gramme, utilisées à partir de 650 après JC par les marchands frisons, anglo-saxons lors de commerces le long des côtés de la mer du Nord dans les ports de Qentovic et Dorestad). Les sites portuaires se dévelopèrent sur tout le littoral.

Un sceat frappé au Danemark entre 710 et 735.

L’ère viking ou âge des Vikings commença non pas en 793, mais en 512 après JC. Le phénomène des raids vikings commença par la mer, les germaniques de Scandinavie, selon l’archéologue et préhistorien suédois, Oscar Montelius, spécialiste des âges des métaux en Scandinavie dans son oeuvre « Antiquités suédoises » parut en 1873, s’appuya sur la typologie des artéfacts, la géographie et la morphologie de site de fouilles grâce à son amélioration de la méthode de la datation relative nommée sériation. Les objects qu’il trouva dans le sol lors de ses fouilles indiquèrent que les raids vikings avaient commencé avant 793 après JC.
En 787, La chronique anglo-saxonne mentionna un raid viking où un officier anglais fut tué alors qu’il avait pris les commerçants normands pour des marchands et voulait leurs faire payer des taxes.
Entre 512 et 520, Grégoire de Tours, évèque de Tours et historien, du VIème siècle écrivit dans son oeuvre Decem Libri Historiarum (Dix livres d’histoire), l’attaque que mena le Roi danois, Chlochilaïc en Austrasie (l’Austracie était un royaume franc de l’époque mérovingienne et couvrait le nord-est de la France actuelle, le reste des bassins de la Meuse et de la Moselle, les bassions moyen et inférieur du Rhin). Chlochilaïc perdit la vie par les Francs sur la côté gauloise (Meuse actuelle).
Ces premiers raids s’effectuèrent du printemps vers l’automne afin de cibler plus facilement des abbayes insulaires ou côtières.
Le 8 juin 793 dans les îles britanniques, la Chronique anglo-saxonne mentionna le pillage du grand monastère de Lindisfarne.
De 794 à 795 d’importants raids vikings furent inscrits dans les annales d’Ulster (chroniques de l’histoire médiévale irlandaise allant de 431 à 1540 après JC) notamment sur les côtes septentrionales de l’Irlande et sur l’île d’Iona.

Pendant cet ère Viking, ces guerriers et commerçants venus de Scandinavie eurent attaqué, colonisé et exploré une très grande partie de l’Europe, de l’Afrique du Nord, du Moyen-Orient, de l’Amérique du nord et Terre-Neuve (Canada).
Au VIème Siècle après JC, de nombreux affrontements en mer Baltique poussèrent les scandinaves à bâtir de nombreus forts en Suède comme celle d’Eketorps sur l’ïle dÖland. Le centre de la Suède fut dominé par des élites guerrières pendant la seconde moitié du VIème siècle après JC. La Suède fut à cette époquee en pleine croissance économique. Des vestiges d’arts d’artians et commerçants furent retrouvés sur l’îe de Helgö sur le lac Malären près de Stokholm, cette activité économique s’étendait jusqu’en Finlande et en Norvège bien au-dela du cercle polaire. De nombreuses tombes appelées tumulus furent leur apparition notamment chez les élites. Le tumulus Ottarshögen dit tertre d’Ottar près d’Uppsala en Suède dévoila une tombe richement décorée (épées, casques, armures, étoffes…).

De nombreux affrontements religieux au cours du VIème siècle poussèrent les scandinaves à trouver d’autres territoires. Ces raids et expansion trouvèrent des facteurs présents les siècles précédents, les structures sociales, politiques et économiques ne s’enracinèrent qu’au milieu de ce ledit siècle dans toute la Scandinavie et cet espèce de climat guerrier entraîna des réorganisations politico-sociales comme les élites passant de la gestion petits territoires locaux à de très grands territoires. La Scandinavie était constituée de vingt-neuf petits royaumes et durant le règne de Charlemagne et sa conquête de la Saxe l’intégrant à l’empire carolingien, les danois devinrent des voisins directs des Francs.

Vers le IXème siècle de notre ère c’est à dire vers l’an 800 après JC, les scandinaves (norvégiens et danois) connus sous le nom de Vikings dans l’Europe de l’Ouest et l’Europe du Nord colonisèrent plusieurs pays pour s’y établir tels que l’Ecosse, l’Angleterre, les îles Féroé le Groenland, l’Islande, l’Irlande, la Livonie (entités politiques de la mer Baltique orientale), la Normandie, les îles Shetland, la Sicile, la Russie, le Vinland (terres entourants le Saint Laurent au Canada) tandis que les suédois s’installèrent en Russie, Livonie.
En 844 les villes de Séville et Cadix furent ravagées par une flotte scandinave remontant le fleuve Guadalquivir alors que les villes se trouvaient aux mains d’Omeyyades de Cordoue. Ils pénétrèrent en Méditérannée par le détroit de Gilbraltar lors du grand raid de 859 à 861, ils s’établirent dans le delta du Rhône en Camargue sur la isla Camaria pour hiverner et passèrent en Italie. De 859 à 860 après JC, ils atteignirent le port de Luni près de Pise et s’attaquèrent à l’émirat de Nekor en Afrique du Nord (le Maroc actuel).
Les scandinave fondèrent des villes dans les pays qu’ils eurent envahi teles que la Normandie que les Francs leurs laissèrent, Dublien en Irlande.

Lors de leurs différents raids et autres rencontres avec les peuples d’Europe, les Scandinaves emportèrent avec eux, leur croyances, rites et mythologie.
La mythologie nordique est l’ensemble des mythes originaires d’Europe du Nord (Scandinavie) qui constituent la base du système religieux polythéiste (croyance en plusieurs divinités), pratiqué dans ces régions pendant le haut Moyen Age et jusqu’à la christianisation. Elle est une variante régionale et historique de la mythologie germanique (la mythologie germanique fait partie de la mythologie indo-européenne avec les variantes de la mythologie grecque, romaine et perse).
Les croyances anciennes en la mythologie nordique chez les scandinaves furent axée essentiellement lors des raids, batailles sur l’honneur, le courage et l’idée d’une mort glorieuse pour accéder au Valhalla (Valhöll).

Représentation du Panthéon de la mythologie nordique.


Selon Michel Kazanski, chargé de recherche au CNRS, travaillant au Centre d’histoire et civilisation de Byzance du Collège de France, les ancêtres des vikings vouaient une espèce de « culte » à une Déesse mère et des grandes forces naturelles (Les ancêtres des Vikings, Pour la Science N°399, janvier 2006).

 Pour les scandinaves, l’année ne connaissait que deux saisons (misseri) : l’été et l’hiver. Ce terme fut utilisé pour désigner une période durant une demi-année c’est à dire six mois. Ces périodes étaient divisées en deux parties, Sumar (été) et Vetr (hiver) basées sur les deux solstices. Les misseri faisaient références à des tâches accomplies ou des évènements se produisant. Chaque misseri comprenait 26 semaines soit 52 semaines par an.
Pour comptabiliser les années, les scandinaves utilisaient un cycle solaire et un cycle lunaire. Ils intercalaient tous les quatre ans, un mois supplémentaire ajouté entre le milieu de l’hiver et le solstice d’hiver, Yule. Ainsi ils suivaient les saisons en utilisant des mesures mensuelles marquant les jours et les fêtes toute l’année.
Les équinoxes n’existaient pas. La Déesse du printemps trouva son nom de la racine austr en vieux norrois signifiant « Est », « aurore » et du dérivé de daga (avec suffixe -an), dagan synonyme de temporalité signifiant « aube ». Daga sous sa forme impersonnelle signifiait en vieux norrois « s’éclairer avec la lumière du lever du soleil ».
L’Est en vieux norrois austr donna son nom à l’un des quatre nains issus de la cosmogonie nordique (Nordri, Sudri, Austri, Vestri). Leur rôle dans la mythologie nordiques fut d’incarner les quatre points cardinaux (Nord, Sud, Est et Ouest). Ces noms provinrent du vieux norrois norðr (Nord), suðr (Sud), austr (Est) et vestr (Ouest). Ces nains portèrent la voûte céleste formée à partir du crâne du géant primordial Ymir.
La Déeese du printemps fut une espèce de personnification de la Déesse Freya qui quittait la terre durant l’hiver et ne revenait que lorsque les jours se rallongeaient. Elle était considérée dans la mythologie nordique comme la Déesse de l’amour, la sexualité, de la vie, de la mort.


Le panthéon nordique arriva en Europe sous la forme que nous connaissons toujours vers le Moyen Age même si les Déités nommées « les pères des Vikings » par les Romains étaient déjà connues sans être représentées (Odin, Frigg, Freyha, Freyr, Thor, Loki, Jörd, l’hêtre Yggdrasill…). César dans son oeuvre De Bello Gallico (La Guerre des Gaules) livre VI, 21 commenta la manière dont les scandinaves évoquaient leurs dieux « Ils (Germains du Nord) n’ont ni druides qui président au culte des dieux, ni aucun goût pour les sacrifices, ils ne rangent au nombre des dieux que ceux qu’ils voient et dont ils ressentent manifestement les bienfaits, le Soleil, le feu, la Lune. Ils n’ont même pas entendu parler des autres ».

Tacite, historien romain de la Rome antique alla plus loin dans son oeuvre De situ ac populis Germaniae (appellée aussi De origine et situ Germanorum ou encore Germaniae) écrivit entre la fin 98-99 après JC dans son livre IX, chapitre 3 que les Germains ne représentaient pas leurs dieux sous formes humaines « Ils répugnaient à présenter leurs Dieux sous formes humaines, il leur semble peu convenable à la grandeur des habitants du ciel, ils leur consacrent les bois, les bocages et donnent le nom de Dieux (et Landvaettir) à cette réalité mystérieuse que leur seule piété leur fait voir ».
« Aucun de ces peuples ne se distingue des autres par rien de notable, sinon qu’ils ont un culte commun pour Nerthus c’est-à-dire la Terre Mère, croient qu’elle intervient dans les affaires des hommes et circule parmi les peuples. »

Les scandinaves croyaient en la magie et à la destinée. Dans la mythologie nordique chacunes des déités possédaient des savoirs et une certaine magie. Elles pouvaient influencer les décisions des scandinaves afin de les aider à atteindre par exemple, les buts souhaitaient. Ils ne possédaient pas dans leur langue, un terme pour décrire cela.
Les scandinaves habiles navigateurs et marchands commerçaient depuis longtemps dans l’Europe à l’époque païenne. Ils entrèrent en contact avec la chrétienneté lors des premières missions d’évangélisations dans la moitié du VIIIème soit dans « l’expansion viking ». Pour eux, le Christ était traité avec respect et tant que cette nouvelle religion ne mençait pas leurs anciennes coutumes, les anciens cultes et nouvelle religions cohabitaient.
Or, lorsque les Chrétiens imposèrent leur religion monothéiste aux scandinaves en diabolisant la mythologie nordique, les scandinaves et autres païens s’opposèrent avec violence aux exactions chrétiennes en participant à de nombreux raids.
Commencèrent alors les missions d’évangélisation des prêtres chrétiens en Scandinavie.

En 678, un Wilfrid d’York, religieux anglo-saxon fut missionné par évangéliser l’archipel de Heligoland situé dans le sud de la mer du nord et le Danemark.
En 716, fut envoyé Boniface de Mayence, moine d’origine anglaise aux mêmes endroits afin d’évangéliser les païens.
En 725, Willibrorde premier évêque d’Utrecht fut missionné pour christianiser le Danemark mais échoua.
Selon Rudolf Simek, philosophe autrichien étudiant la littérature germanique, la propagation du christianisme fut l’effort constant de nombreux missionnaires mais pas que. L’église recourut à la force pour y parvenir (l’émergence de l’âge viking : circonstances et conditions article se trouvant dans l’oeuvre Les vikings, premiers européens VIIIème-XIème siècle- les nouvelles découvertes de l’archéologie, Régis Boyer publiée en 2005).

En 725, Willibrord rencontra le roi Ongendus, roi des danois.
La même année, Bède le Vénérable, moine et lettré anglo-saxon, mentionna pour la première fois dans son oeuvre De temporum ratione (La Mesure du temps), des célébrations en l’honneur de la Déesse Eostre au cours d’Eosturmonap soit le mois d’avril par les païens qui la fêtaient par des banquets alors que les chrétiens tentaient de christianiser la Scandinavie.
En 737, le roi du Danemark érigea la première muraille dans son pays, nommée Danevirke (système de fortification danoise situé en Allemagne du Nord. Elle fut une ligne défensive de trente kilomètres de long barrant la péninsule de Jutland). Il s’agissait de contrer les incursions de Charles Martel, homme d’État et duc des Francs. 
La même année des missionnaires mandatés par l’Eglise détruisèrent des stèles païennes. Mais les scandinaves nullement impressionné par ces actes ne se convertirent point au christianisme c’est alors que l’Eglise pour répandre plus rapidement la foi dans ce pays, autorisa les massacres. Charlemagne qui revendiqua en 782, la suzeraineté sur la Saxe détruisit l’Irminsul, figure importante du paganisme saxon, au cours de sa campagne intermittente de trente ans visant à christianiser les Saxons. Le massacre eut lieu een ocotbre 782 à Verden (actuelle Basse-Saxe, Allemagne). Il ordonna la mort de plus de 4 500 Saxons (Dictionnaire d’Histoire de France, Decaux et Castelot).

Entre 822 et 825 de notre ère, la Scandinavie fut déclarée terre de mission par l’Eglise.
En 823, l’archeveque de Reims, Ebbon envoyé par Louis le Pieux donna les premiers baptêmes.
En 826, Ansgar, moine de Corbie fut le premier envoyé en Suède pour christianiser ses habitants. Arriva en 829 Anschaire de Brême en Scandinavie pour poursuivre l’évangélisation.
Entre 832 et 851, la christianisation se poursuivit avec l’abbée Wala.
En 876, Ansgar et le roi Harald à la Dent Bleu dit Harald Ier de Danemark, évangélisèrent leurs sujets. L’Eglise imposa la prima signatio (c’est à dire, une esèce de baptême simplifié visant les peuples païens). Si les Vikings voulaient continuer de commercer dans le monde chrétien et plus particulièrement en Europe, ils devaient se faire bâptiser et adopter la foi chrétienne.
Les Vikings durent abandonner leurs anciennes croyances et face à cette foi « forcée » du monothéisme, certains résistèrent. L’Eglise n’autorisa aucune autre religion autre que le christianisme et considéra les anciens dieux comme mauvais et des démons.

Au cours du IXème siècle, la Norvège connut de nombreux conflits internes liés à l’oppositions entre les jarls (des ducs, des souverains ou des comptes) et les crises de successions de pouvoir.
Le roi Danois face à sa famille et aux différents clans n’arriva pas à s’imposer car en effet, les différents raids en Europe eurent pour buts de financer les guerres entre les aristocrates et augmentèrent le pouvoir des candidats en lice pour le trône. Les princes comprirent qu’ils eurent intérêt à se convertir au christianisme afin de consolider leur pouvoir. En Francie, le jarl Rollon accepta la baptême en échange du duché de Normandie.
Cette volonté d’établir de grands royaumes centralisés dans les pays scandinaves apparut lors de la christianisation. Les princes convertis au christianisme bénéficièrent de nombreuses alliances chrétiennes afin d’accéder au pouvoir.
En Scandinavie, les rois se servirent du christianisme pour unifier les clans et enfin leur royaume.
Cette christianisation engrendra moultes résistances et s’en suivirent de nombreux banissements, brutalités. En 933, les sujets du prince Hakon le Bon, brûlèrent des églises, tuèrent des prêtres tout en forçant leur roi à abandonner la christianisation de tout le pays. Les jarls de Lade, Hakon Grjotgardsson, son fils Sigurd Hakonsson et son petit-fils Hakon Sigurdsson résistèrent à la christianisation de la Norvège en restauaent le culte des anciens et des divinités contre l’avis du roi Harald à la pelisse grise.

Vers 974, Otton II du Saint-Empire envahit le Danemark.
Le roi Harald à la Dent Bleu et Håkon Sigurdsson, allié norvégien perdirent la bataille près du Danvirke et furent contraints de christianiser leur peuple et de se faire baptiser. Lorsqu’il revînt en Norvège, Hakon le Bon se débarassa des prêtres et reprit les anciennes croyances nordiques.
En 985, le roi Harald à la Dent Bleue unifia et christianisa son royaume. Le prince Hakon le Bon se fit bâptiser en Angleterre et entreprit à son retour en Norvège, de convertir au christianisme l’entièreté de son pays.
Le roi Olaf Tryggvason dit Olaf 1er de Norvège fut bâptisé en 995 et contre toute attente s’opposa à la chrétienneté une vingtaine d’années après. Il imposa par la force et la violence le christianisme aux Îles Féroé grâce au jeune chef Sigmundr Bretisson et envoya également en Irlande des missionnaires très violent pour christianiser le pays (archipels norrois : Orcades, Shetland et Hébrides dans le monde viking, Jean Renaud, 1988).
En 999 lors de la réunion de l’Althing pendant le solstice d’été, les islandais décidèrent, contraints, de devenir officiellement chrétien sous les menaces du roi Olaf Tryggvason.
Le roi Olaf Harldsson termina dans la violence la christianisation de la Norvège que le roi Olaf Tryggvason avait commencé. Il rencontra une forte résistance païenne dans le Trondelag (une des cinq grandes régions géographiques de la Norvège correspondant au centre et comprenant le compté de Trøndelag) lors de la bataille de Stiklestas le 29 juillet en 1030.

Au XIème en Suède, le paganisme demeurait encore, Bruno de Querfurt, évêque et religieux germanique fut envoyé pour régler le problème. Or, les missionnaires furent dans l’incapacité de détruire les anciennes croyances nordiques et comme ce fut le cas en Irlande, décidèrent de christianiser les déités en saints christiques (Vikings, Bernard Mariller, 2003).
Les Varègues furent contraints d’accepter la christianisation tout comme les Slaves en 989 lorsque le roi Vladimir Ier enjoignit un baptême général. Ceux refusant la christianisation furent crucifiés.
A la suite de l’adoption du christianisme par la monarchie scandinave et tous les pays nordiques, l’Eglise fit interdire les pratiques chamaniques. Ses adèptes furent persécutés. Les Völvas pratiquant la magie (le sejðr) furent exilés sous les nouveaux gouvernenements chrétiens ou excécutés entre le XIème et le XIIème siècle.

Représentation de deux Völvas pratiquant la magie.

Les exactions chrétiennes cessèrent lorsque tous les Vikings devinrent chrétiens. Ce fut la fin du « phénomène viking » en 1066 de notre ère.
La fin des raids provint de la tentative râtée de l’invasion de l’Angleterre par Harald III de Norvège qui perdit la bataille de Stanfort Bridge contre le roi saxon Harold Godwinson. Il tenta une nouvelle fois et perdit de nouveau contre un descendant viking, Guillaume le Conquérant.
En 1169, la christianisation prit fin lors de la prise de la ville viking de Dublin par le commandement de Richard de Clare dit Strongbow, second comte de Pembroke et ses mercenaires hiberno-normands. A partir de cette date, les implications des Normands et des Anglais marquèrent l’Irlande pendant plus de 700 ans.
Pour l’Ecosse, la christianisation prit fin lors de la défaite du roi Hakon IV de Norvège pendant la bataille de Largs (North Ayrshire) contre les troupes royales d’Alexandre III d’Ecosse, le 2 octobre 1263.

Célébrations modernes

A partir du Moyen Age vers l’an 1000 de notre ère, à la suite de la christianisation des pays nordiques, l’ancienne religieux disparut.
C’est alors que des auteurs islandais au XIIIème siècle (Saxo Grammaticus et Snorri Sturluson) s’efforcèrent de reconstituer le véritable panthéon nordique organisé autour des grands dieux connus par César pour être « les pères des Vikings ».
Lors de la christianisation, la mythologie viking fut inventée par les chrétiens lors de la période normande (Caryl Ebenezer, Les Normands, une dynastie de conquérants, Premières invasions, France 5, 13 avril 2009) afin d’empêcher les scandinaves de poursuivre leurs cultes et ainsi « diaboliser » leurs dieux.
En 1220, Snorri, diplomate, homme politique, histoire, poète et écrivain scandinave du Moyen Age, écrivit l’Edda, un manuel de poésie scandinave traditionnelle (de la poésie scaldique) dans lequel il présenta une mythologie nordique complète et organisée. Cette oeuvre servit de base à partir du XIVème dans de nombreux travaux de recherches concernant la mythologie nordique.
En 1225, vint Histoire des rois de Norvège (Heimskringla) où il raconta la violence, la difficulté de l’implantation du christianisme en Norvège.
Saxo Grammaticus moine et historien de l’époque médiévale danoise écrivit Histoire des danois : la Gesta Danorum (La geste des Danois), une oeuvre de seize livres relatant l’histoire du Danemark et la mythologie nordique.
 Or ces oeuvres furent écrites deux cents ans après la conversion au christianisme de la Scandinavie et l’éradication de l’ancienne religion. Régis Boyer dans son oeuvre Yggdrasill : la religion des anciens Scandinaves en 2007, expliqua que beaucoup d’erreurs dues aux autodafés, les palimpsestes laissèrent des espèces de « trous » dans leurs chroniques.

Dans les textes médiévaux fut mentionné le terme « Forn siðr » pour désigner le paganisme scandinave. Selon Boyer dans son oeuvre, Le Christ des Barbares, les scandinaves ne donnèrent aucun nom à leur culte, leurs croyances n’avaient aucun crédo, ni prières ou prêtres, ordre religieux, temples, ni dogmes ou foi. Le terme « Forn siðr » désigna la religion originelle des scandinaves. Elle signifiait « ancienne coutume » ou « ancienne pratique » en vieux norrois.
Les scandinaves croyaient en la magie, en la divination pour percer les tours de leurs ennemis, grâces aux dieux et aux forces tutélaires, ils pouvaient changer le futur et anticiper leur destinée. Mais lors de la christianisation, les auteurs chrétiens qui rédigèrent les documents, textes que nous connaissons dans notre siècle, eurent fait du destin, une force implacable et des dieux nordiques, de simples hommes et donc des mortels (voir la Chanson des Nibelungen).
Les scandinaves respectaient les dieux sans leurs porter allégeance et sans leurs proposer des sacrifices. Ils les considéraient comme de proches parents, d’ailleurs beaucoup d’entre eux se disaient descendre de leur lignée sans avoir des dons pour autant. De ce fait, ils respectaient un code d’honneur et des valeurs intrinsèques à leurs dons, leur lignée provenant de la force tutélaire de la Hamingja (force tutélaire d’une famille représentée par une immense femme. Elle était le lignage et les grands ancêtres d’une famille auxquels était lié un individu par l’héritage de la chance et du don).

 Lors de la christianisation, l’Eglise inventa une mythologie nordique avec un panthéon nordique, des rites et cultes empruntés à la chrétienté et dans la Bible qu’ils firent passer pour des coutumes, rituels de la mythologie nordique. Ils changèrent et masculinisèrent des Déesses telle que Freyja en la changeant en Dellingr en vieux norrois, dieu de l’aurore.
Nous retrouvons dans les rites inventés et/ou transformés, Alfablot.
Alfablot ou blót était une célébration ayant lieu en novembre et étant associée aux esprits de la nature. Les scandinaves d’après les textes médiévaux, faisaient des offrondes de victuailles et boissons à ces esprits afin de s’assurer de leur bienveillance pendant l’hiver. Cette célébration s’effectuait en famille et avec la communauté.
Les blót se célébraient également pendant les solstices d’été et d’hiver. Lors du débuts des moissons, les déesses Frigg et Freyja étaient à l’honneur. Elles andossaient pendant ces fêtes le rôle d’arrivée des beaux jours et par déformations du printemps qui se fêtait en avril.
En 725, Bède le Vénérable comme écrit plus haut, dans son oeuvre De temprum ratione inscrivit le nom d’une Déesse du printemps, Eostre au cours du mois d’avril. Il fut en contact constant avec des locuteurs germaniques à cette époque. Les chrétiens donnèrent à cette fête le nom d’Ostarstuapha dans la vallée du Main entre le VIIIème et le IXème siècle. Les Angles et les saxons prirent le nom d’Eostre pour cette déesse du printemps et Ostere ou Ostern chez les alamans et les francs. Chaque peuple avec sa langue déforma le nom originel de cette Déesse.
Deux cents ans plus tard, Einhard, moine, politique de l’époque carolingienne écrivit la première biographie de Charlemagne dans son oeuvre Vie de Charlemagne où il donna au mois d’avril le nom d’Ostaramonath.
Les chrétiens inventèrent un mythe selon lequel une Déesse portant le nom d’Ostara aurait été fait prisonnière par Odin et Thor lors de leurs voyages à travers le monde. Lorsqu’elle fut libérée, elle devint une Déesse de la mythologie nordique.
En 325 après JC lors du concile de Nicée fut instaurée la fête chrétienne de Pâques au mois d’avril.
Lorsque les chrétiens christianisèrent la Scandinavie, ils remplacèrent les célébration de la Déesse Eostre par Pâques.

Peinture représentant la Déesse Eostre à l’arrivée du printemps.


En 1582, le calendrier Julien connu depuis la Rome Antique fut remplacé par le calendrier Grégorien. Le printemps et donc la fête de la Déesse Eostre furent déplacés au mois de mars, entre le 19 et le 21 mars plus précisément selon les siècles et années.
Or vers 1700, Eostre était toujours honorée sur les terres germaniques au mois d’avril.

Au XVIIIème siècle, apparut un nouveau terme pour nommer et célébrer l’équinoxe de printemps instauré en mars, Alban Eilir, signifiant Lumière de la Terre en celtique gallois. Cette fête provenait des trois classes et du cycle de Teutatès et représentait le temps des semailles.
Or au XXème siècle, Griffith John Williames dévoila la supercherie grâce aux travaux scientifiques. Alban Eilir fut inventé par Edward Williams connut sous le nom de Iolo Morganwg, un poète et antiquaire gallois qui fut le plus grand faussaire littéraire. Nous retrouvons parmis ses inventions, Coelbren y Bairdd qui était d’après lui un ancien alphabet utilisé par les poètes sur les îles britanniques.

Vint au XXème siècle, plus précisément en 1950, le mouvement wicca nommé aussi ancienne religion créé par Gerald Gardner. Ce mouvement désigne un mouvement religieux néopaïen présent aux Etats-Unis et en Europe. Gardner s’est appuyé sur l’existence d’une religion populaire européenne d’origine celtique ayant survécu en marge du christianisme à travers les siècles. Cette religion est un mélange des panthéons européens (celtique, gréco-romains et nordique).
Gardner créa, un huitième sabbat connu sous le d’Ostara et le fit coïcider avec l’équinoxe de printemps comme les chrétiens avant lui. Il se basa sur les traditions liées à l’équinoxe de printemps et sur celles célébrant la déesse Eostre.

Jeune femme habillée d'une longue robe blanche, debout au milieu d'une clairière aux fleurs violettes au creux d'une forêt pour les célébrations modernes d'Ostara chez Le Chêne Enchanté.
Jeune femme au mileu de fleurs violettes célébrant le printemps de nos jours.

Correspondances et symboles.

  • Couleurs : vert, jaune, mauve, rose, blanc, bleu clair, jaune, violet.
  • Pierres : agate, aigue-marine, héliotrope, jaspe rouge, améthyste, aventurine, émeraude, pierre de lune, pierre de sang, quartz rose, topaze, citrine.
  • Plantes et herbes : citronelle, genêt, ipomée jalapa, mousse d’Irlande, primevère, violette, narcisse, trèfle, aspérule, pivoine, ajonc, chèvrefeuille, cornouiller, crocus, estragon, fraise, frêne, gingembre, glands, graines de tournesol, hysope, iris, jaspin, jonquille, lilas, lys, muguet, olive, pivoine, quintefeuille, rein des près, rose, tulipe, verveine.
  • Arbres : bouleau, pommier, aubépine, aulne, saule, amandier, cerisier, églantier, érable, tilleul, sureau, if.
  • Animaux : buse, cormoran, hirondelle, lapin, lièvre, moineau, bélier, serpent, abeilles cheval, hérisson, papillon, rouge-gorge, sanglier, poussin.
  • Bougies : vert, jaune, rose.
  • Déités : Amalthée, Aphrodite, Blodeuwedd, Eos, Eostre, Epona, Flora, Freya, Guenièvre, Libera, Maia, Perséphone, Proserpine, Héra, Dana, Déméter, Cybèle Hécate, Diane, Junon, Vénus, Aengus MacOg, Cernunnos, Herne, le Dagda, Eros, Cupid, l’Homme Vert, Mabon, Odin, Thor, Attis, Adonis, Mithra.
  • Ogham : Onn/Ohn.
  • Runes : Uruz, Gebo, Hagalaz, Jera, Sowilo, Berkano, Ingwaz, Dagaz.
Champs de fleurs violettes dans une clairière au milieu de la forêt sous les rayons de l'aube en l'honneur du printemps chez Le Chêne Enchanté pour le sabbat d'Ostara.
Champs de fleurs violettes dans une clairière au milieu de la forêt sous les rayons de l’aube.

Je vous souhaite de belles célébrations,

Soyez bénis(es),

Votre artisane,
Virginie pour Le Chêne Enchanté.

Jeune femme en robe blanche allongée dans un champ de fleurs jaunes pour l'arrivée du printems chez Le Chêne Enchanté pour le sabbat d'Ostara.
Jeune femme dans un champ de fleurs pour l’arrivée du printemps.

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